Publié le 18/02/2025
Equipe de nuit Médiation
Equipe de nuit Médiation


Correspondants de nuit, gardiens du lien : l’équipe de médiation au service des habitants


Quand la ville s’endort, eux veillent. Ils arpentent les rues silencieuses, à la croisée des détresses et des espoirs. L’équipe de médiation composée de Vladimir Matib, Djamel Goumri et de François Astorga, ne porte pas d’insigne, mais leur présence suffit à apaiser les tensions, à protéger ceux que l’on ne voit pas, ceux que l’on oublie parfois.
Depuis quinze ans, ces artisans du dialogue œuvrent dans l’ombre, avec un seul moteur : l’humain. « Il faut aimer les autres pour faire ce métier », confie Vladimir. Une phrase simple, mais qui résume tout. Chaque soir, ils ouvrent la porte de leur permanence, un véritable refuge pour ceux qui cherchent une oreille attentive, un conseil, une solution. Conflits de voisinage, détresse sociale, errance… les problématiques sont multiples, mais l’approche est toujours la même : écouter, comprendre, et surtout, ne jamais juger.


De la médiation à la protection

Leur rôle ne s’arrête pas aux murs de leur local au RDC de la Mairie du Teil. Une fois la nuit tombée, ils sillonnent la ville, surveillant, prévenant, signalant ce qui doit l’être. Parfois, ils sont les premiers à arriver sur les lieux d’un accident, parfois ils sont le dernier recours pour une personne sans abri à la recherche d’un repas ou d’une couverture.
Ils travaillent en étroite collaboration avec le CCAS, les forces de l’ordre, les associations et les services d’urgence. Quand une situation dégénère, ils savent qui appeler, quoi faire, comment désamorcer. « Il vaut mieux une bonne médiation qu’un procès », rappellent-ils souvent. Leur action permet de désengorger les tribunaux, seconder la police municipale, et surtout, d’éviter des drames humains.


Les émotions à vif

Mais derrière cette façade de médiateurs aguerris, il y a des hommes profondément touchés par ce qu’ils vivent. « On rentre chez nous avec des images, des regrets… », avoue Vladimir. La pauvreté, la solitude, la détresse psychologique sont des réalités qu’ils côtoient chaque nuit. « On donne parfois notre propre nourriture, nos tickets resto… Parce qu’on reste humain. »
Et de temps en temps, au milieu de la misère, une lueur d’espoir. Comme cette nuit pluvieuse où ils ont assisté une femme enceinte, seule sur un trottoir, en attendant une ambulance qui tardait à venir. Pendant trois quarts d’heure, ils ont été son seul soutien, guidés au téléphone par le SAMU. Ce soir-là, un bébé est né, en sécurité. Ce soir-là, la médiation a pris une autre dimension.


Un engagement à reconnaître

Malgré l’importance de leur mission, leur métier reste encore trop peu reconnu. Plus que jamais, ils plaident pour une meilleure prise en charge des personnes sans abri, pour plus de places d’hébergement d’urgence. « La misère grandit, et nous, on est là, mais on ne peut pas tout faire. »
Les élus du Teil ont été précurseurs pour la mise en place du service qui inspire aujourd’hui d’autres édiles,  : la commune de Montélimar a fait appel à eux pour structurer sa propre équipe de médiation de nuit. Car ces veilleurs de l’ombre ne protègent pas seulement une ville, mais tout un territoire, un tissu social fragile qu’ils s’efforcent de préserver, nuit après nuit.

Et quand le jour se lève, eux disparaissent discrètement. Jusqu’au lendemain.


 
Equipe de nuit Médiation
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